Lancement du cycle national 2024
Du lundi 18 mars au vendredi 22 mars 2024 s’est déroulé la première sessions du cycle national 2024 dont le thème est : Agir sur la transition écologique : responsabilités, obstacles, leviers.
La thématique du cycle 2024 “Agir sur la transition écologique, responsabilités, obstacles, leviers” conduira à interroger les apports des sciences et les actions à imaginer pour réussir la transition écologique. La notion de responsabilité apparaît centrale. Qu’elles soient individuelles ou collectives, le défi des transitions appelle à prendre des responsabilités au bon niveau et à la vitesse requise, des décisions qui toucheront nos modèles économiques, donc nos modes de vie. Il appelle aussi à les prendre à des échelles différentes, locales et globales, et à évaluer les résultats et conséquences. Pour débattre de ces enjeux, il faut s’entendre d’abord sur un langage commun, croiser les connaissances et les expériences, et faire l’apprentissage du débat.
L’avancée des connaissances a permis d’établir que la transition écologique était au cœur des défis du siècle. Or on s’accorde à reconnaître que le temps pour les relever, alors même que les solutions s’inventent au fur et à mesure du développement de nos connaissances, place l’humanité dans une situation de responsabilité tout à fait inédite.
L’actualité témoigne régulièrement de cet appel à la responsabilité face aux défis à relever. Ici, ce sont des chercheurs et des chercheuses qui s’engagent dans le débat public et prennent position sur des enjeux de société, qu’il s’agisse du climat, de l’écologie, du développement de l’intelligence artificielle ou des technologies de surveillance. Là, ce sont des jeunes étudiants qui refusent les postes pour lesquels ils ont été formés dès lors qu’ils ne répondent pas à leurs préoccupations éthiques. Là encore, ce sont des organisations de toute nature qui déplorent une forme d’irresponsabilité des politiques nationales ou internationales et la sous-évaluation de nombreux risques qui touchent l’ossature de nos sociétés.
Dans une actualité où la question du réchauffement climatique est désormais omniprésente, tous reconnaissent que ceux et celles qui sont appelés à décider portent le poids d’une responsabilité considérable. Encore faut-il souligner que de telles décisions – les débats sur la sobriété ou la post-croissance en témoignent – seront souvent perçues comme des privations ou des restrictions de liberté, l’avenir dessiné par les transitions étant bien souvent anxiogène pour nos contemporains et orienté par un imaginaire de l’effondrement. C’est pourquoi le conseil scientifique de l’IHEST recommande que le cycle 2024 se concentre non seulement sur l’action, mais sur les actions qui débouchent sur un progrès tangible pour la société, tout en s’efforçant de repérer les indicateurs qui permettent d’en mesurer l’efficacité.
Le processus qui conduit à ce qu’une connaissance devienne un bien, voire un bien commun, pour la société engage la responsabilité de tous ses acteurs. C’est pourquoi la promotion 2024 sera invitée dans ses débats à identifier les obstacles, les blocages à l’action, mais aussi les leviers d’actions responsables, en analysant les jeux des acteurs qui les portent.
Les réponses à la transition écologique dépendront largement des capacités d’adaptation et d’innovation des sociétés. Elles dépendront aussi de notre capacité à ouvrir des débats, faire des choix et décider de manière responsable et juste, en articulant démarches scientifique et éthique, et innovation technologique. Sur ces bases, les auditeurs et les auditrices seront ainsi invités à imaginer, décrypter et discuter les conditions de la confiance, de pistes d’actions réalistes et responsables conduisant à la nécessaire transformation de nos sociétés, sans céder au catastrophisme ou à la magie des solutions évidentes ou toutes faites.
Blaise GEORGES
Responsable de la programmation