Le prochain cycle national de l’IHEST se penche sur une question cruciale : l’usage des terres et des mers. Dans cet entretien, Marc-André Selosse, partage ses observations et ses réflexions sur les changements d’usage des terres, les pollutions diffuses et les transformations sociétales nécessaires pour garantir un avenir plus respectueux de notre environnement.
« Il ne suffit pas de dire qu’il y a une boîte à outils, il faut qu’il y ait une volonté collective de l’ouvrir et de s’en servir »
Dans cet entretien passionnant, Marc-André Selosse, professeur du Muséum national d’histoire naturelle à Paris 3, Institut de systématique, évolution, biodiversité, partage ses réflexions et met en lumière des enjeux majeurs :
• Changements d’usage des terres et leurs conséquences : Marc-André Selosse souligne la perte importante de zones humides et la conversion de forêts en espaces urbains, entraînant une diminution de la biodiversité et une perte des fonctions écologiques essentielles
• Pollutions diffuses : L’importance des pollutions diffuses telles que les microplastiques, les pollutions azotées, et les pesticides qui affectent la biodiversité
• La nécessité de réserves naturelles : L’appel à la création de réserves représentant 30% des terres et des mers, pour préserver la biodiversité et permettre aux espèces de s’adapter et d’évoluer
• Parallèles entre la gestion des sols terrestres et des fonds marins : Les mêmes problématiques de pressions sur l’environnement se retrouvent dans les mers, avec des conséquences graves comme la disparition des poissons au profit des méduses dans certaines zones
• Le rôle du consommateur : Marc-André Selosse met en évidence la responsabilité du consommateur dans les modes de production actuels, notamment en matière de déforestation importée. Il insiste sur la nécessité d’éduquer et de sensibiliser les citoyens dès le plus jeune âge pour favoriser des choix plus éclairés
• L’importance de l’éducation aux sciences du vivant : La nécessité de bâtir une génération capable de comprendre les enjeux écologiques et la complexité du vivant, afin de promouvoir des modes de production durables
• La vulgarisation scientifique : Les scientifiques doivent apprendre à vulgariser leurs connaissances pour les rendre accessibles au grand public et ainsi favoriser une meilleure prise de décision
Il est crucial de transmettre les règles élémentaires de l’évolution et de l’écologie pour éviter des erreurs comme celles observées dans certaines réglementations de pêche
• Des solutions existent : Il existe des outils et des méthodes, comme l’agroforesterie, qui permettent de produire en respectant la biodiversité et en assurant la durabilité de nos systèmes de production