Au sein d’une rentrée riche en événements d’importance pour l’enseignement supérieur et la recherche : un budget en augmentation, la préparation de la loi de programmation sur la recherche, s’ouvre à l’IHEST le 14ème cycle de formation « Enjeux sociétaux, science et décision ».
La thématique 2019 – 2020 porte sur l’étude des transitions que le changement climatique, la dégradation de notre environnement et le développement de la société numérique imposent à l’humanité.
La transition écologique, dont les prémices sont à l’œuvre depuis un certain nombre d’années, occupe en cette rentrée l’actualité des médias. Peut-être est-ce juste consécutif à l’été caniculaire et la sécheresse associée, ou bien est-ce l’effet de sortie du rapport du GIEC sur les Océans et la Cryo sphère et le récent sommet de l’ONU sur le climat qui ont nécessairement fait la « une ». Peut-être aussi la question environnementale commence-t-elle à devenir perceptible, visible, donc préoccupante pour la très grande majorité des citoyens du monde. Peut-être enfin la prise de conscience de l’urgence de la situation progresse-t-elle dans notre pays, témoin un récent sondage d’Opinion Way selon lequel 79% des Français placent l’environnement parmi les quatre premiers sujets qui pèseront sur les élections municipales de 2020.
Témoins également les mouvements en faveur du climat qui se développent partout dans le monde, à l’initiative notamment des jeunes générations, dont Greta Thunberg est devenue l’incarnation ou le totem.
S’il agit bien d’un mouvement de fond, d’une prise de conscience globale de ce que les scientifiques ont mis en évidence depuis plusieurs décennies, alors il est urgent d’examiner le sujet, et ce dans la durée. L’examen de la transition écologique est difficilement dissociable de l’autre transition du XXIème siècle, elle déjà bien entamée : la transition numérique. Concomitantes et indépendantes l’une de l’autre à l’origine, les transitions écologiques et numériques sont indéfectiblement liées, « tissées ensemble » . Par leur rapidité : elles se sont révélées et diffusées très rapidement : moins de trente ans. Par leurs effets : toutes deux bouleversent ou bouleverseront nos modes de vie et de pensée. Par leurs impacts : le numérique participe à l’ impact énergétique et environnemental de façon préoccupante, mais il est précieux pour analyser et suivre la transition écologique, pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies et des solutions d’atténuation ou d’adaptation au changement climatique.
En vertu de sa mission de « passeur » entre la recherche et l’innovation, les scientifiques et la société, l’IHEST a donc le devoir de proposer aux responsables et cadres dirigeants qui composent ses promotions d’auditeurs d’approfondir ces thématiques.
Et il y a amplement matière. L’enjeu des transitions est tel qu’il nourrit inquiétudes, fantasmes, polémiques, récits contradictoires, représentations, fake news et manipulations. Derrière tout cela, les faits, eux, sont têtus.
« On peut changer les lois humaines, on ne change pas celles de la physique : elles finissent par s’imposer », remarquait un astrophysicien invité au séminaire d’intégration de notre nouvelle promotion.
Les faits demandent d’abord à être connus, avec la vision systémique que seule peut en donner l’ensemble des disciplines scientifiques : sciences exactes, sciences de la vie, sciences humaines et sociales. Ils demandent ensuite à être analysés et les conclusions que l’on en tire peuvent ou doivent être soumises au prisme de la controverse scientifique, et ce sont les choix et les solutions qui font débat démocratique et citoyen.
Au-delà de l’emballement des émotions et du déchaînement des passions, comprendre et préparer les transitions requiert comme toute chose humaine bien construite, le filtre de la raison, l’appui d’une méthode rigoureuse calquée sur la démarche scientifique, et l’apport de l’intelligence collective des experts et des profanes.
C’est le travail qui sera demandé aux 50 auditeurs de la nouvelle promotion, dont nous gageons qu’il leur permettra ensuite de préparer des décisions encore mieux étayées, et d’exercer leurs rôles de professionnel et de citoyen de façon encore plus exigeante. Les internautes pourront suivre certains de leurs travaux et certains épisodes de la formation sur le site web de l’IHEST ou les réseaux sociaux.
Le premier épisode commence le 15 octobre, à la Sorbonne avec le colloque d’ouverture du cycle : Les transitions écologiques et numériques : comment agir ? La conférence d’introduction est délivrée par Dominique Bourg et la table ronde qui suivra est animée par Sophie Bécherel, de France Inter, et auditrice de la promotion Gérard Mégie de l’IHEST.
Avec l’espoir de vous y retrouver, excellente rentrée !
Sylvane Casademont, directrice de l’IHEST.
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